Michel Di Moro, photographe belge, installé depuis 1998  à Berlin.

Dans ses premières photographies urbaines et d’intérieur, le photographe semble se positionner comme un observateur « neutre », un « regardeur » distant de la vie sociale, et ceci avec une touche de poésie, d’ironie et de léger sarcasme et avec l’acuité d’un metteur en scène
Les gens sont  comme décrits ou simplement esquissés comme s’ils attendaient là, sans but,  quelque chose qui ne viendra peut-être jamais. Ils ont l’air  ne pas occuper leur emplacement ou sont « en partance ».
Ils ressemblent à des « déplacés » ou à des déracinés, comme enfermés dans une symphonie de la réalité qu’ils essaieraient de percer, de fissurer.
Ce sont des nomades, des aventuriers, des voyageurs, des musiciens, parfois des enfants, mélangés, comme s’ils jouaient un rôle sur une scène tels des marionnettes
Même si certains lieux sont reconnaissables, ils semblent dépeuplés, inhabités ou abandonnés. Certains visages rappellent les masques tristes de certaines pièces de théâtre.
Bien que le photographe expérimente seulement  depuis quelques années la photographie en studio, il semble ici  déjà  bien maîtriser les aspects techniques de l’éclairage qui vient compléter sa photographie en extérieur. Les portraits semblent nous questionner sur le sens de la beauté et de la sensibilité.
Ses photographies sur les impressions, dans un jeu de lumière, d’ombres et de lignes, montrent une autre dimension et une autre réalité qui s’approchent plus d’une tentative vers une légère abstraction et un symbolisme formel.
D’un autre côté, le photographe tend à nous montrer, ce que nous pourrions appeler, des  « traces urbaines », ou bien une « écriture publique en extérieur », une sémiologie urbaine, une nomenclature de signes externes. Celles-ci consistent en graffitis, en traces de peinture, en affiches sur  des murs, des pavés  ou sur des fenêtres. Nous voyons aussi  à côté de cela, des sortes de compositions de déchets urbains et  des amoncellements de choses disparates et hétéroclites.
La beauté décadente? La beauté a –t-elle en elle-même sa propre décadence ?
Et comme le photographe le dit pertinemment bien :

          „Prendre des photos, nous aide, autant que les mots et les sons, à comprendre le monde et à le conceptualiser »         

 

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